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Nouméa, mercredi 27 mars 2024
   

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D’ HAUTESERRE, Anne-Marie



http://www.waikato.ac.nz/wfass/staff/gtep/adhautes

Anne-Marie d’Hauteserre, Tourism Program coordinator, Department of Geography, Tourism & Environmental Planning, The University of Waikato, Private Bag 3105, Hamilton, New Zealand. Email : adhautes@waikato.ac.nz

Dans mon travail j’ai cherché à faire connaître le Pacifique français, et surtout à faire inclure le Pacifique français dans les discussions et dans les livres publiés sur le Pacifique en anglais (2005a). Ma recherche se penche sur le tourisme dans les collectivités d’outremer de Polynésie française, Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna. Le tourisme est très imbriqué dans d’autres domaines : il est vanté comme un outil de développement économique, bien que mes études démontreraient le contraire, surtout au niveau des entreprises indigènes locales (2008a). C’est pourquoi j’examine aussi les aspects politiques, tels que les décisions en matière de défiscalisation ou de soutien à la création d’entreprises locales (in print). Ces décisions ont des conséquences sociales (notamment sur les décisions de migration interne et internationale : 2004) et culturelles (la ‘bastardisation’ est souvent déplorée : 2008b ; 2005b). L’environnement est à la fois l’espace matériel pour la consommation dont il peut souffrir (l’exploitation du nickel peut être nuisible, mais certaines mines attirent des visiteurs) et un produit touristique (plages réservées ; site du patrimoine mondial).

Mon approche méthodologique est essentiellement qualitative et réflexive. Elle me permet de reconnaitre que je suis étrangère à la société locale (polynésienne ou mélanésienne) mais je cherche à encourager une attitude déontologique de la part de l’industrie du tourisme. Je ne prétends pas parler au nom (ou pour) les résidents de ces territoires mais j’avance un témoignage sur des questions qui les concernent. Mon étude est basée sur un savoir recueilli auprès des résidents de ces territoires. Les données proviennent de ma participation à des événements et de mon observation sur place. D’autres données ont été obtenues à l’occasion d’interviews qui ont eut lieu au cours de séjours de plusieurs semaines chacun. Le protocole déontologique exige une grande sensibilité aux problèmes que mes questions soulevaient et à la capacité de mes témoins de répondre. Les documents publiés par des organismes officiels et des entrepreneurs en tourisme, des associations culturelles ou autres ainsi que par différents services des gouvernements du territoire et par des chercheurs académiques ont également fourni de nombreux renseignements.

Le cadre théorique que j’utilise est postcolonial puisque le problème principal est de respecter l’altérité de l’autre tout en assurant la durabilité de l’environnement et de la culture indigène, de réduire la pauvreté et de renforcer la cohérence des communautés locales. Le post colonialisme questionne les relations de pouvoir inéquitables qui existent aujourd’hui et exige que l’on reconsidère comment on construit le savoir et comment on accumule les richesses. Le post colonialisme soutient l’indigénisation de la production de destinations, pour que les peuples indigènes puissent décider eux-mêmes de l’utilisation de leurs ressources et encaisser eux-mêmes les bénéfices. Des perspectives de l’économie politique ont guidé cette recherche postcoloniale. On a préconisé l’écotourisme et/ou le tourisme culturel pour résorber la pauvreté en milieu rural. Ces formes de tourisme peuvent être tout aussi coupables de disruption sociale, de pollution de l’environnement et de déplacement forcé quand elles sont développées dans le cadre du capitalisme global.

In print : « Government policies and Indigenous tourism in New Caledonia’ Special Issue, Asia Pacific Journal of Tourism Research on "Island Destinations", edited by C. Michael Hall.

2008a : « New Caledonian Development and the Kanak voice », American Indian Culture and Research Journal vol 32(3) : 29-49.

2008b : « Paradis extrêmes : restructuration ou perte de culture ? Les Tuamotu et le tourisme ». In Olivier. Dehoorne and Pascal Saffache, eds. Mondes insulaires tropicaux : géopolitique, économie et développement durable, pp. 127-146. Paris : Ellipses.

2005a : « Customary practices and tourism development in the French Pacific » in Chris Cooper and Michael Hall, eds. Handbook on Oceania, pp. 308-320. New York, Channel View Publications.

2005b : « Maintaining the myth : Tahiti and its Islands » in Alan Lew and Carolyn Cartier, eds. Seductions of Place, pp. 193-208. New York, Routledge.

2004 : « Planification économique et migration en Polynésie française », Revue Européenne des Migrations Internationales, 20 (1) : 119-139.

In my work I have tried to get the French Pacific recognized and especially to get it included in discussions and publications about the Pacific in English (2005a). My research focuses on tourism in French overseas territories (French Polynesia, New Caledonia and Wallis & Futuna). Tourism is tied to other fields of research : it is promoted as a tool of economic development even though my studies indicate the opposite, especially for local indigenous enterprises (2008a). That is why I also examine political issues such as decision making about fiscal incentives or for local enterprise creation support (in print). Such decisions have social (for example on international or internal migration choices : 2004) and cultural impacts (many authors decry the ‘bastardisation’ of Indigenous culture : 2008b ; 2005b). The environment acts as both material space for consumption which can impact it (nickel mining can have nefarious consequences but some mines have become tourist attractions) and as tourism product (reserved beaches ; world heritage sites).

The methodology I use is both qualitative and reflexive. It enables me to recognize that I am situated as an outsider to the local society (Polynesian or Melanesian) but one who seeks the ‘becoming-ethical’ of the tourism industry. I do not presume to speak for the residents of these territories but I bear witness on issues that concern them. My work and publications are based on knowledge obtained from the residents of these territories. The data comes from participant observation, having visited numerous different sites. Other data was obtained through interviews done during stays of several weeks each. The ethics process required sensitivity to the issues raised by my questions and to the ability of participants to respond. Information was culled too from documents published by official organisations, tourism providers, cultural and other kinds of associations and different government bodies as well as from academic publications by researchers.

The theoretical framework I use is postcolonial since the main challenge is how to respect the alterity of the other while supporting environmental and indigenous cultural sustainability, reducing poverty and empowering local communities. Postcolonialism questions existing inequitable power relations and demands a rethinking of the construction of knowledge and accumulation of wealth. Postcolonialism supports the indigenisation of the production of destinations so that Indigenous people might decide themselves how to use their resources and how to cash-in benefits.Political economy perspectives have guided this postcolonial research. Ecotourism and/or cultural tourism have been encouraged to resolve poverty in rural areas. These forms of tourism can be just as guilty of social disruption, environmental pollution and forced displacement when developed within a global capital framework.








 
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